L'arrivée du Cerbère

*Un chevalier se présenta à la citadelle des [GB], il portait sur lui un emblème représentant un chien à trois têtes sur ce qu'il restait de ce qui devait être un bouclier, la fatigue se lisait sur son visage, ainsi que la lassitude. Il regarda autour de lui espérant apercevoir un page ou un chevalier*

Alors que Diane traversait les jardins d'un pas décidé pour se rendre à la taverne, un chevalier entra dans la citadelle avec peine, semblant tout juste sorti d'une dure et éprouvante bataille ...

Ne reconnaissant l'arrivant au premier regard, elle hésita un moment ... Un rôti fumant et un bon kir Irlandais bien frais l'attendaient à la taverne, l'histoire était bien tentante ... d'un autre côté, l'hospitalité des Ghosts était un devoir et ce chevalier paraissait avoir bien besoin d'aide ...

Diane se dirigea donc vers le nouveau venu, tout en se disant qu'elle pourrait toujours allié devoir et plaisirs gastronomiques ...

- Bien le bonsoir messire, je me présente : Diane de Lamu. Soyez le bienvenu dans notre citadelle. Il semblerait que vous ayez grand besoin d'un remontant et j'allais de ce pas jusqu'à notre taverne ... voulez vous m'y accompagner ? Vous pourrez vous y désaltérer et vous reposer

* Finement joué * Se dit-elle avec un petit sourire ravi en repensant à sa chopine de Kir Irlandais

*Le chevalier la regarda et sembla devenir encore plus blanc qu'avant*

-Ce.... ce sera avec plaisir que je me joindrai à vous... Dame Diane

D'une humeur plutôt guillerette, Diane blémit soudain elle même devant la paleur grandissante du chevalier.

* Vindiou ! S'il me claque dans les doigts me voilà pas fraîche moi ! * Pensa-t-elle tout en s'efforçant d'offrir à son interlocuteur un sourire des plus rassurants.

- Alors affaire conclue ! Nous dînerons ensemble et vous me raconterez vos petites mésaventures devant un bon verre !

Elle glissa sa main sous le bras du chevalier, plus pour le soutenir que par coquetterie, et l'entraîna d'un bon pas vers la taverne

La suite à la taverne...

Après un repas digne de ce nom à la taverne, Diane reconduisit Cerberius vers une chambre du quartier des visiteurs. La chambre était spacieuse, agréablement décorée, de longue tenture pendaient le long des murs, un grand lit à baldaquin avec des rideaux rouges installé le long du mur face à la porte, un coin pour faire la toilette était installé, caché par des paravents. Une grande armoire trônait sur le mur face au lit avec un psyché à coté.

Cerberius se dirigea vers le coin de toilettes et y découvrit une baignoire encore fumante. A ce moment là une servante vint l'aider à se débarrasser de son armure et (il rougit sur le coup) du reste de se qu'il restait de ses habits. Aussi il glissa rapidement dans l'eau délicieusement chaude, tournant le dos à la pièce et commença à se détendre.

*après un long bain, Cerberius se dirigea vers son lit et s'installa confortablement, puis sombra rapidement dans un profond sommeil...*

Ce matin là, contrairement à ses habitudes, Diane se leva très tôt.
Après s’être étirée plusieurs fois dans son grand lit pour réveiller ses muscles encore engourdis par le sommeil, elle se leva et se dirigea vers la fenêtre de sa chambre.

Le soleil, à peine lever, distillait déjà sur la campagne verdoyante ou douce lumière ambrée qui vint caressé agréablement le visage de Diane à travers les carreaux de sa fenêtre.
Prémices d’une journée chaude et ensoleillée, rien de tel pour mettre la guerrière d’humeur guillerette et joyeuse.

Profitant un moment de cette douce chaleur d’été sur son visage, Diane repensa aux évènements de la veille.

La venue de ce chevalier, hier soir, hantait son esprit. Pourquoi un chevalier d’un ordre adverse venait se réfugier au château ? Cela cachait-il de sombres desseins ? Certes il lui avait laissé entendre qu’il venait pour demander la clémence aux Ghosts suite à leurs assauts répétés, mais en bonne chef de guerre, Diane devait envisager toutes les possibilités. Elle décida qu’elle devait en avoir le cœur net.

Attrapant une serviette propre, elle fit une rapide toilette dans sa salle d’eau et entreprit de s’habiller après avoir ouvert sa grande armoire. Mais où était donc sa fidèle servante, d’habitude toujours là pour la conseiller d’après son emploi du temps de la journée ?
Se résignant à devoir s’habiller seule, elle choisit un pantalon serré en cuir noir, un bustier à lacets de la même couleur et des cuissardes. Le tout assez saillant pour recevoir, et assez confortable pour monter à cheval ou encore combattre s’il le fallait …

Parée de cet ensemble, elle noua autour de sa taille son large ceinturon ou pendait son épée, et enfila autour de son poignet la chaînette en or reliée à son Agiel, son arme fétiche, apparemment inoffensif pour l’œil des profanes, mais qui faisait tant de dégâts quand on savait s’en servir.

Attachant ensuite sa chevelure brune en une longue tresse qu’elle laissa couler sur le côté de son cou, coiffure très reconnaissable des Mor-Sith, et semblant satisfaite de son reflet dans le grand miroir qui ornait un des murs de sa chambre, Diane emprunta les couloirs du château pour rejoindre les cuisines où elle avait bien l’intention de prendre un bon petit déjeuner avant d’entamer cette radieuse journée.

Arrivée à destination, elle y trouva tout naturellement Dame Paule, la cuisinière en chef du château, déjà affairée à ses fourneaux pour assurer une journée de repas aux chevaliers de l’ordre. Levant les yeux à l’arrivée de Daine, Dame Paule parue surprise par son arrivée.

- Diane ? Te voilà bien matinale ma fille ! Aurais-tu décidé d’aller aux champignons pour me ramener quelques beaux spécimens ? Dit-elle d’un air rieur.

Dame Paule était une petite femme rondouillarde, très âgée mais encore très énergique, et tous les marmitons qui l’aidaient dans son entreprise tremblaient de tous leurs membres dès quelle haussait la voix.
Orpheline et avec les mêmes traits de caractère, Diane avait noué avec Dame Paule une sorte de relation « mère-fille » remplie de complicité et de bonne humeur. C’était d’ailleurs souvent à elle qu’elle venait se confier quand son esprit était empli de doutes, de chagrin ou de haine. Et les sages conseils de la vieille femmes venaient la plupart du temps à bout de ses tourments.

Diane éclata de rire.
- Non Paule, désolée mais j’ai d’autres projets pour la journée, mais si entre deux combats je tombe sur une champignonnière, je vous promet de vous en ramener une pleine charrette !

Les deux femmes rirent de bon cœur pendant que Dame Paule tendait déjà à Diane un plateau sur lequel reposaient un bol de soupe et un pain de campagne quelle faisait elle-même. Salivant déjà rien qu’à l’odeur, Diane s’installa à la grande table en chêne et entreprit de régler un sort à ce frugal petit déjeuner devant l’œil maternel de sa bienfaitrice.

- Savez-vous si le prince Cerberius est réveillé ? Demanda soudain Diane après s’être repue.

Dame Paule l’examina d’un œil soupçonneux avant de lui répondre.
- Le prince Cerberius était bien mal en point à son arrivée chez nous hier soir, le pauvre dort encore d’un sommeil bien mérité après vos … petites « tourmenteries » sur sa personne ! D’ailleurs, d’après certains employés de maison, il ronfle comme un sonneur ! À mon avis, il ne sera pas en état avant que le soleil ne soit à son zénith …

Elle sembla réfléchir un instant avant de poursuivre.
- Mais pourquoi cette question ? Ce chevalier t’aurait-il … taper dans l’œil au point que tu te soucies de son bien être ? Dit-elle avec un regard plein de malice.

- Hum … Non, non … Dis Diane, en manquant s’étouffer avec un morceau de pain, mais il avait l’air si … démuni, hier soir, que je me demande simplement s’est remis de ses mésaventures … et s’il … va bien … rien de plus.

- Ben voyons, s’inquiéter pour un chevalier ! Un chevalier adverse qui plus est ! … Ce serait bien la première fois ! Dit-elle en éclatant de rire. Et bien puisque tu te fais du … « soucis » à son sujet, le meilleur moyen d’être rassurée est d’aller lui demander comment il va ! Va donc lui porter son petit déjeuner, tu pourras ainsi lui demander toi-même. Renchérit-elle en appuyant sa proposition d’un clin d’oeil complice.

Bien qu’elle n’en espérait pas tant, Diane fit mine d’être offusquée par de tels propos.
- Paule ! Vous n’y pensez pas ! Une telle initiative pourrait être très mal perçue de sa part … sans compter que quelqu’un pourrait me voir entrer dans sa chambre et …

- Taratata ! Coupa Dame Paule. Quelques soient vos intentions à tous les deux, tu en meurs d’envie, n’essaie pas de tromper une vieille dame comme moi ! Et à cette heure, tout le château est encore endormi ! Alors cessons les minauderies et va porter le petit déjeuner à ce chevalier ! Devrais-je t’y conduire moi-même à coups de pieds dans le derrière ?

Sachant que Dame Paule ne plaisantait pas avec ce genre de chose et qu’elle serait bien capable de mettre ses menaces à exécution, Diane marmonna quelques réprobations inaudibles, plus pour la forme que par conviction et attrapa le plateau chargé de victuailles que lui tendait déjà Dame Paule avec un large sourire satisfait.

Arrivée devant la porte la chambre, Diane se demanda ce qu’elle fichait ici, dans le quartier des invités, un plateau dans les bras, plantée devant la porte d’un chevalier étranger quelle connaissait de la veille ! La situation n’aurait pas manqué de faire sourire si jamais quelqu’un la voyait …
Des pas dans le couloir ! Crénom ! Fallait-il être idiote pour se mettre dans pareil embarras !
Plus moyen de reculer, Diane ouvrit la porte et la referma derrière elle le plus discrètement possible. La pénombre de la chambre l’obligea à chercher à tâtons une table où poser son plateau. Elle alla ensuite jusqu'à la première fenêtre qu’elle trouva et ouvrit d’un geste les lourdes tentures qui empêchaient la lumière de filtrer dans la pièce.

Diane se retourna pour découvrir la chambre de Cerberius,

Et là …

Spoiler:

Elle resta quelques instants figée, tenaillée entre l’envie de partir en courant et celle de rester là sans rien dire, à regarder ce corps endormi …
Prenant son courage à deux mains, elle toussota bruyamment, tant pour s’éclaircir la voix qu’elle croyait avoir perdu que pour attirer l’attention du chevalier.

- Hum, hum ! Bien le bonjour prince Cerberius. Dit-elle en se tournant vers la fenêtre, faisant mine d’admirer le paysage pour ne pas gêner le chevalier et surtout parce qu’elle se sentait devenir couleur pivoine. La journée s’annonce magnifique ! *Dans tous les sens du terme* Rajouta-t-elle intérieurement. Avez-vous bien dormi ?

*Cerberius se réveilla en sursaut et se souvint d'où il se trouvait. il avisa Diane, devant la fenêtre dont la luminosité n'en faisait voir que le contraste à ses yeux ensommeillés.Puis il se rendit compte de sa tenue et tira le drap correctement sur lui*

Euh bonjour Ma Dame,... navré de vous acceillir dans cette tenue...

*Cerberius troublé, se dirigea d'un pas rapide vers l'armoire qui se trouvait non loin de Diane et commença a regarder les vêtements à dispositions espèrant trouver rapidement quelques choses pour cacher sa gène naissante du matin*

-Par tous les dieux, me voilà nu devant l'une des plus puissantes du neuvième monde... Que va t elle penser de moi *Pensa t il en lui même*

*Il prit un ensemble tunique pantalon rouge foncé et une armure légère noire en cuir et s'habilla assez prestement caché a moitié par la porte de l'armoire, puis se tourna vers Diane*
- Cela vous convient il ? j'ai pris du rouge pour que les tâches de sang se voient moins... ... ... au cas où mes plaies se réouvrent... ... Hum Accepteriez vous de déjeuner avec moi ma Dame ? Ce serait un honneur. * il sembla perdu dans ses pensées * Tu t'embrouilles tout seul mon pauvre.... si tu continue elle va croire a une menace ou que t'es débiles et quoiqu'il en soit te virer dehors

Diane tourna légèrement la tête et regarda le chevalier du coin de l'oeil. Rassurée par sa tenue plus décente, elle se retourna complètement et eu tout le loisir de l'étudier de pied en cape, se demandant finalement, si elle ne le préférait pas dans la tenue précedente ...
Ce n'est qu'après quelques instants de cette "inspection" qu'elle se rendit compte que son esprit recommençait à s'égarer vers des rivages plus qu'incertains ...
Se reprenant du mieux qu'elle put, elle prit l'air le plus dégagé possible avant de prendre la parole.

- Cette tenue vous va à ravir mon cher ! Soyez sûr de faire battre le coeur des Dames du château quand elles vous verront ainsi paré. Dit-elle en soutenant le regard de son invité d'un air malicieux. J'ai déjà pris mon petit déjeuner, mais je vous accompagnerai avec plaisir d'une tasse de thé, puisque vous m'y invitez si gentiment ...

*Cerberius s'inclina devant le compliment, puis alla tira une chaise et invita son hôte à s'assoir*

C'est un honneur que vous me faites Ma Dame en acceptant ce déjeuner.

*une fois Diane installée, il lui servit avec promptitude et efficacité une tasse de thé, puis tira une chaise pour s'assoir non loin d'elle. Il se servit à son tour une tasse et prit une galette présente sur le plateau*

Vous aviez raison hier, une bonne nuit de repos et on se sent mieux. J'étais venu à l'origine pour me présenter à la salle des doléances en demandant au Ghost s'il avait la grâce de faire en sorte d'éviter que vos camarades ne m'attaquent en vague groupée... Mais peut-être l'aviez vous déjà compris hier soir.

Diane sirota son thé en écoutant Cerberius, et lui sourit gentiment.

- Il me semblait bien avoir compris effectivement. J'ai d'ailleurs envoyé quelques uns de mes messagers pour intervenir dans ce sens en votre faveur. J'espère que cette initiative de ma part ne vous met pas dans l'embarras ?

Sa remarque étant plus une affirmation qu'une question, elle n'attendit pas la réponse avant de poursuivre.
- Mais parlez moi un peu de vous pendant que nous profitons des délices de Dame Paule, notre cuisinière, et quand vous serez rassasié, je vous emmènerai faire le tour du domaine, le temps est idéal pour une chevauchée, j'ai déjà donné des instructions pour que des chevaux soient préparés.

Diane pris une longue gorgée de thé et dévisagea son invité.
- Alors ? Dit-elle avec un intérêt non dissimulé. Quels sont les "secrets" du chevalier Cerberius ?

*Cerberius sembla surpris*
- Je... Je vous remercie de votre diligence Dame Diane, je crois que je serais plus embarasser de devoir parler devant un Conseil dirigé par le Ghost.

*Cerberius réfléchit un court instant en buvant sa tasse*
-Vous parlez de moi... que dire... pas grand chose, je fait ma place en tant que Chevalier il n'y a pas si longtemps, j'ai prouvé contre beaucoup, ma force, et tout au moins mon courage au sein de mon ordre, et dans les tournois. Bien qu'aimant la violence des combats, la force et la puissance qu'on ressent et qui coule dans nos veines, je suis un chevalier avec des valeurs qui me sont chères.
Cette promenade est une merveilleuse idée, je n'ai pas envie de vous quitter Ma Dame, votre compagnie m'est agréable, et je serais prêt à combattre de nouveau contre votre ordre pour avoir le plaisir de votre présence ensuite
*Le chevalier inclina la tête pour souligner sa remarque et rebut une gorgée de thé*

Quelque peu troublée par pareille déclaration, Diane médita un instant sur les dernières paroles de Cerberius. Qu'un chevalier soit prêt à affronter tout un ordre dans le seul but de bénéficier de son attention la laissait plus que perplexe. Décidément, la nature des hommes l'étonnerait toujours.

- Tenteriez vous de me flatter ? Nombre de chevaliers redoutent ma présence plus qu'ils ne l'espèrent. Dit-elle avec un sourire de prédateur.

Elle finit son thé en sondant le regard de son invité, à la recherche d'une quelconque défaillance. Rien ne le trahit. Au contraire, la lueur qu'elle vit dans son regard semblait souligner la détermination de ses propos.
Diane posa sa tasse vide sur la table et se leva. Après avoir rajusté la position de son épée sur sa hanche d'un geste délibérément lent et étudié, elle posa les mains sur la table et se pencha de manière que son visage vienne au plus près de celui de son interlocuteur.

- Quoi qu'il en soit... Commença-t-elle en murmurant presque devant les lèvres de Cerberius, visiblement très troublé par cette "proximité".

Elle resta ainsi, laissa un moment s'écouler en silence, laissant le chevalier "mariner dans son jus", puis elle se redressa soudain, visiblement satisfaite de son "petit effet".
- Quoi qu'il en soit, Reprit-elle d'un ton enjôleur, les chevaux doivent être près à l'heure qu'il est, ne serait-il pas dommage de les faire attendre ?

Diane ne laissa pas le temps au chevalier visiblement mal à l'aise de répondre.
- Je vous attend aux écuries ! Appelez quand vous aurez fini votre petit déjeuner, un homme de maison se fera un plaisir de vous y conduire.

Elle fit demi-tour, se dirigea vers la porte où elle se retourna une dernière fois avant de la refermer derrière elle et de disparaître dans le couloir.
- Et ... n'oubliez pas d'enfiler une paire de bottes. Dit-elle, rieuse, en désignant les pieds nus de Cerberius.

*Cerberius regarda ses pieds nu, faisant bouger ses orteils*
-Effectivement... hum je vous rejoint de suite
*Une fois Diane sortie*
-Tu passes pour un con là mon gars...
*Cerberius fila fouiller dans l'armoire et trouva une paire de botte du même ton que son armure, et par bonheur à sa pointure... Il ne se serait pas vu passer une journée dans des bottes trop petite... ou trop grande... Une fois habillé, il appela, et un valet le conduisit aux écuries, où il retrouva Diane. Un palefrenier lui amena un bel étalon pie, sellé. Machinalement, Cerberius vérifia les sangles puis se hissa en selle, grimaçant légèrement. Puis il se tourna vers Diane.*
-Je suis prêt à vous suivre, où vous le désirerez.

Black Hawk, l'étalon noir de Diane, piaffait d'impatience et tapait du sabot. Sellé et harnaché, il savait que ça présageait une sortie, et il était impatient d'aller galoper.
Diane sauta en selle et lui flatta l'encolure pour le calmer.
- Un peu de patience mon grand, aujourd'hui nous avons un invité, et partir sans lui ferait mauvais effet, tu ne crois pas ?
Black Hawk se calma immédiatement et hennit bruyamment comme pour approuver les dire de sa cavalière.

Ils n'eurent pas à attendre longtemps avant de voir arriver Cerberius. Le prince vérifia les sangles de l'étalon que lui présentait le palefrenier et se hissa en selle.
- Je suis prêt à vous suivre, où vous le désirerez. Dit-il en s'adressant à Diane qui ne manqua pas de remarquer son excellent maintien à cheval.

- Je n'en attendais pas moins de vous Messire Cerberius. Dit-elle avec un petit sourire en coin. Comme la journée s'annonce propice pour une belle chevauchée, j'avais pensé vous conduire jusqu'à Malzeth, un petit village à quelques heures d'ici, j'y connais une auberge des plus accueillante, le tavernier est un ami. La table y est excellente et le vin gouleyant à souhait ! Nous pourrons y loger pour la nuit et revenir dans la journée de demain...

Se rendant compte que cette dernière proposition pouvait être mal interprétée, elle rajouta après un silence :
- vos blessures sont encore fraîches et je ne voudrais pas que vous souffriez d'un trop long voyage ...
Ce programme vous convient-il ?

Cerberius sourit, chose plutot rare... mais son sourire était franc...Il dévisagea un instant Diane. Qu'elle était merveilleuse sur son étalon noir comme sa chevelure... une reine sombre qui commençait à faire sombrer son coeur. Ses yeux se posèrent tour à tour sur son visage si délicat, sur ses formes si agréables à regarder... Une femme si belle et pourtant si dangereuse.... un frisson parcourut son dos, électrisant, qu'il n'avait pas ressenti depuis déjà pas mal de temps.
- Ce sera parfais, Dame Diane. En avant pour cette chaleureuse auberge... Cette chevauchée en votre compagnie me sera revigorante !
Le chevalier semblait bien heureux de sortir prendre l'air et donna un léger coup de talon afin que son cheval se lance au galop.
- Allez Diane ! Faisons la course sur une partie du chemin.... que diriez vous de jusqu'à l'orée du bois un peu plus loin ?
sans attendre il lança sa monture au galop et disparut dans un nuage de poussière. Rapidement il entendit le pas de BlackHawk et ils se retrouvèrent à chevaucher à la même vitesse. Ils galopèrent de front un bon moment, avant que BlackHawk ne se décide à se lancer au galop, laissant Cerberius et son cheval Pie sur place.... Quand Cerberius arriva aux abords de la forêt, Diane était allongée dans l'herbe une brin d'herbe entre les lèvres, marmonnant quelques choses à son étalon noir. Le chevalier s'approcha, toujours juché sur sa monture, un grand sourire sur les lèvres.
- Quelle bête magnifique vous avez !
Quelques instant après, alors que Diane s'était relevé, Cerberius demonta, et s'approcha de Diane, la main machinalement posé sur la garde de son épée. C'est à ce moment là qu'une caravane de marchand déboula au coin du bois, accompagné d'une escorte de 5 chevaliers en armure brillante. L'un d'eux désigna la direction de Diane et Ceberius. Et sans attendre il poussa un cri en chargeant 'C'est une embuscade ! Deux chevaliers avec moi !Chargeeeez !' D'instinct Cerberius dégaina son arme

- Un magnifique étalon en effet ... mais qui n'en fait qu'à sa tête par moments !
Regard noir en direction de Black Hawk qui s'ébroua comme pour souligner sa désapprobation.

Alertée par des cris, Diane se retourna et vit Cerberius dégainer son épée à la hâte. Elle lui posa une main sur l'avant bras qui tenait l'arme, lui fit un petit signe pour lui faire comprendre de ne pas bouger et s'avança en direction des assaillants en réajustant ses gants de cuir ferrés.

S'assurant que les trois cavaliers étaient à bonne distance pour bien la distinguer, elle fit passer sa longue natte tressée le long de son cou d'un léger mouvement de la tête pour la ramener an avant et attendit calmement, un poing sur la hanche, comme si de rien n'était, son Agiel bien visible, pendant au bout de sa chaine en or.

Reconnaissable entre toutes, cette longue natte, la coiffure caractéristique des Mord-Sith, n'échappa pas aux trois guerriers qui furent soudain moins véhéments. Ils arrêtèrent leur charge à bonne distance et se regardèrent à tour de rôle, se demandant qu'elle attitude adopter.

- C'est une belle journée pour mourir chevaliers ! Auriez-vous décidé de rejoindre le monde des ombres ?

Le plus gradé des trois, un sergent, se tortilla nerveusement sur sa selle pendant que les deux autres fixaient distraitement un point dans le vide, tentant vainement de se faire oublier.
- Et bien ... heuu ... À vrai dire ... non, pas vraiment ma Dame ... Nous avons cru à une embuscade et ...

- Votre empressement à protéger votre convoi est tout à votre honneur soldat ! Le coupa Diane. Mais à l'avenir soyez plus vigilant quant à l'identification de vos ... "agresseurs". Où allez vous et que transportez vous pour être ainsi sur les nerfs ?

- Nous escortons un convoi de ravitaillement pour les troupes, en majorité de la nourriture.
- Très bien ! Dit-elle avec un air ravi. Je suis sûre qu'ils ne nous en voudront pas de leur soustraire un peu de votre précieux chargement. Notre route est encore longue et une pause agrémentée d'un peu de nourriture ne sera pas un luxe.
Auriez-vous l'obligeance de nous satisfaire ? Dit-elle d'un ton qui n'engageait guère à la réflexion.

N'ayant pas du tout envie de servir de cobaye à une Mord-Sith, la réponse du sergent ne se fit pas attendre.
- Toi ! Dit-il à l'un de ses subordonnés avec autorité. File au convoi et ramène de quoi nourrir deux personnes !

Le soldat, soulagé de pouvoir s'éloigner de cette damnée, fila au triple galop sans demander son reste et revint quelques minutes plus tard pour tendre une lourde besace à son chef, qui la tendit à son tour à Diane.
- Ravi de pouvoir vous être agréable ma Dame.
- Merci sergent. Et soyez prudents, la région est infestée de brigands ! Rajouta-t-elle avec un sourire narquois.

Les trois soldats s'éloignèrent pour rejoindre la caravane, tous ravis d'être encore en un seul morceau.
Tenant fièrement sa besace comme un trophée, Diane se tourna avec un large sourire vers Cerberius, qui avait toujours son épée en main.
- C'est vraiment une belle journée qui s'annonce, non ?

Après un roulé-boulé improvisé et un rétablissement digne d'un félin, l'Agiel déjà serré dans son poing, Diane vit les cavaliers de l'escorte s'enfuir en détalant.

Se préoccupant de l'état de Cerberius, elle s'agenouilla près de lui et posa une main sur sa poitrine. Il respirait. Avec un soupir de soulagement elle lui releva la tête et s'aperçut que le carreau n'avait fait qu'entailler légèrement le chevalier à la tempe, l'assommant tout de même sous le choc.

Elle jeta un regard noir en direction des fuyards, et dû faire un effort considérable pour venir à bout de son instinct qui lui disait de poursuivre et de tailler en pièces ces malotrus.
Arrivant à se calmer, elle humecta d'eau un morceau de tissu et l'appliqua sur la tête de son "sauveur" pour lui apporter un peu de fraîcheur et lui nettoyer la plaie.

Retrouvant ses esprits, Cerberius poussa un râle de douleur et fit mine de vouloir se relever. Diane le plaqua au sol d'une main ferme.
- Et bien mon cher, vous en êtes quitte pour un bon mal de crâne ! Je vous serai gré à l'avenir de ne plus me faire de telle frayeur ! Restez donc allongé un moment pour récupérer.

Elle afficha un large sourire.
- Je ne voudrais pas qu'en plus vous me retombiez dans les pommes en vous relevant trop vite !

Touchée par la déclaration de Cerberius, Diane sonda un long moment le regard du chevalier afin de déterminer si c'était le choc à la tête qui le faisait délirer ou s'il était sincère.
Une Mord-Sith était peu habituée à ce genre de compliment. Les soldats étaient d'habitude beaucoup plus enclins à les fuir qu'à leur faire de longs discours ...

Le regard de Cerbere perdu dans le sien ne trompait pas, il était sincère ! Et d'une façon qui troubla d'autant plus la guerrière.

- Je n'ai heureusement pas toujours le ciel en trame de fond. Dit-elle en jetant un oeil aux fuyards pour ne plus affronter le regard du chevalier.

Le cuir neuf de son pantalon serré craqua quand elle se releva.
- Ma vie est insignifiante ... et bien que votre geste soit honorable ... vous n'auriez jamais dû prendre autant de risques, c'était de la folie.

Trop fière pour le remercier ouvertement, c'était le seul moyen que la Mord-sith avait trouvé pour lui exprimer sa gratitude.

Elle serra son Agiel dans la paume de sa main à s'en faire blanchir les phalanges.
La douleur était encore le meilleur moyen de chasser de son esprit, pour un temps, les déchirants souvenirs qui hanteraient sa mémoire jusqu'à sa mort.
Quand sa main fut presque entièrement blanchie par le manque de circulation sanguine, elle relâcha enfin la pression et sentit de nouveau la chaleur du sang qui affluait de nouveau dans ses veines, lui rappelant à bon escient qu'elle était toujours de ce monde ... à moitié ... oui, à moitié seulement.

Comme si de rien n'était, elle tenta d'afficher un visage serein quand elle se retourna vers Cerberius
- Vous sentez-vous suffisamment rétabli pour reprendre la route ?

*Cerberius se releva prestement et gifla Diane sévèrement et si subitement qu'elle n'eut le temps de se protéger.

- Je vous interdit de dire que vous êtes insignifiante ! Ne le faites plus JAMAIS Vous êtes Diane, Duchesse chez les Ghost Brother. Et si vous n'êtes pas capable d'apprécier ce que je viens de faire, dites vous que c'est pour ne pas à avoir à justifier votre mort auprès du Ghost.

*Cerberius parti sans se retourner vers sa monture et s'y installa, faisant fit de ses vertiges*

- Maintenant que ceci est dit, pouvons nous continuer notre route ?

*Le visage de Cerberius était sévère, mais son regard était au contraire plein de douceur, comme si le chevalier était en proie à un conflit intérieur*

Portant machinalement la main à sa joue à peine rougie par la gifle cinglante de Cerberius, Diane observa le chevalier d'un regard noir remonter sur son cheval.
* Que diantre cherche à prouver ce bellâtre d'opérette ? * Se dit-elle d'un air revanchard.

Amusée par un tel comportement, Diane enfourcha Black Hawk et se porta à hauteur de Cerberius.

- J'attribuerai pour cette fois votre comportement irréfléchi au choc que vous venez de recevoir à la tête.
Dit-elle avec un sourire qui s'effaça aussitôt pour laisser place au masque impénétrable et dur de la Mord-Sith.
Mais avisez vous de porter une nouvelle fois la main sur moi et vous rejoindrez le monde des ombres plus vite que vous avez rejoint celui des vivants !

Elle laissa s'écouler un instant pour que Cerberius assimile bien ses dernières paroles.
- Ceci étant dit, nous pouvons effectivement reprendre notre route ...