Les Fantômes du Neuvième Monde
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Les Fantômes du Neuvième Monde

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 La naissance de Diane

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Diane

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MessageSujet: La naissance de Diane   La naissance de Diane Icon_minitimeSam 2 Aoû - 12:34

Petite dédicace avant de commencer ... Embarassed


J'aimerais si vous voulez bien dédier tous mes RP, futurs ou anciens, que j'ai tant de plaisir à écrire, à des gens qui me sont chers :
À toi,
qui m'a raconté tant de belles histoires quand j'étais petite et qui ne pourra malheureusement pas lire les miennes...
À vous,
qui m'avez montré comment devenir une femme - et qui me le montrez encore.
À vous,
qui m'avez donné un filleul que je chérirai plus que ma vie - et qui m'avez aidée si gentillement pour ce chapitre qui me tenait à coeur.
Et enfin à vous tous,
qui m'aimez, que j'aime, qui me lisez, que j'aime lire ... !!

Ayé ! Vous pouvez ranger les Kleenex ! geek
Bonne lecture et bon jeu à tous !



Prologue


LA NAISSANCE
(parce qu'il n'existe rien de plus beau que l'apparition de la vie sur terre)



La journée débuta de façon trompeusement ordinaire au château de Bell dans la province de Morken en Axonie. À l'aube, Ophidie se rendit comme à l'accoutumée au rituel des offrandes aux Dieux. Au cours de la cérémonie, elle se sentit illuminée par la présence de la Déesse Artuna, en elle et autour d'elle. Après l'office, elle s'isola dans ses appartements, échappant momentanément à ses devoirs de châtelaine.

Les contractions apparurent plus tard dans la journée, d'abord comme une sensation de malaise diffus. Ophidie ne tenait plus en place sur son moelleux sofa garni de coussins. Elle rabroua avec une impatience inhabituelle une servante qui lui proposait un broc d'eau chaude. Même la pensée d'un bain dans les sources chaudes ne parvint pas à calmer sa nervosité.

Ophidie se décida pour une promenade dans les allées en fleurs des jardins du chateau. Elle espérait qu'un peu d'exercice faciliterait son attente. Sa flânerie lui aporta le soulagement escompté, mais le répit fut de courte durée. Alors qu'elle se penchait pour respirer le parfum d'une rose rouge, elle perdit les eaux si soudainement que ses sandales en furent trempées. Une vague de douleur la submergea.

Ophidie serra les dents et s'appuya lourdement sur Fiona, son amie, dont les bras la soutenaient.


- Chut Ophidie, mumura sa compagne. Ne parle pas. Concentre toi sur ta respiration.

Ophidie acquiesça d'un hochement de tête, puis s'efforça de calquer ses halètements sur la respiration calme et régulière de Fiona. La contraction culmina, puis déflua. La suite se déroula comme dans un tourbillon. Sur un signe de Fiona, les servantes coururent au village pour prévenir les sages-femmes. Fiona se pencha vers elle en lui murmurant des mots encourageants. Enlacées, les deux femmes firent demi-tour et prirent la direction des vastes fenètres qui séparaient la chambre d'Ophidie de son jardin privé. Elle inspirait et expirait lentement, méthodiquement, en essayant de ralentir les battements désordonnés de son coeur.

- Sais-tu ce qui me manquera le plus quand tout sera fini ? Murmura-t-elle en s'arrêtant un instant. Ce sens incroyable de l'odorat ! Depuis que je suis enceinte, mon odorat c'est affiné.

Elle effleura un rosier à ses côtés et pressa la pulpe de ses doigts sur les pétales veloutés.

- Oh oui ! C'est incr...

Sa phrase resta en suspens. Un terrifiant élancement plia son corps en deux. Apeurée, elle s'appuya de tout son poids sur les bras de son amie.

- Doucement Ophidie. Laisse-toi aller. Ne lutte pas. Nous allons regagner ta chambre...

Ophidie secoua la tête. Elle tremblait de tous ses membres. La houle douloureuse montait, montait sans répit. La sueur coulait sur son front. La douleur l'aveuglait. Elle essaya de maîtriser sa peur en se concentrant sur les bienfaits dont le destin l'avait comblée. Tant bien que mal, les deux femmes reprirent leur marche à travers le jardin. Une nouvelle contraction la figea encore, à quelques pas des rideaux de gaze couleur d'or qui flottaient à la brise, devant l'entrée de ses appartements.

- Le pire est à venir ...
Fiona se pencha vers elle.
- Que dis-tu ?
- J'ai peur. Je n'ai aucune prise sur les évènements. Je ne peux ni les arrêter ni les changer, Fiona. J'aimerais pouvoir dire : "je veux mon bébé plus que tout au monde", mais je voudrais que ça s'arrête, je ne veux pas souffrir. J'ai envie de me baigner, de manger, de dormir ...

Fiona lui sourit patiemment
- Oh oui, ce serait bien ...
Ophidie ébaucha une grimace indigne de son rang.
- Bien ? Tu veux dire extraordinaire !

Elle reprit une nouvelle inspiration. Le lourd parfum des lilas qui proliféraient dans le jardin lui monta à la tête. Du temple qui abritait les "bien-aimées" d'Artuna, le cantique mélodieux d'un choeur de femmes leur parvint alors, apporté par la brise. Les paroles s'enchaînaient sur un rythme hypnotique, elles eurent le don de dénouer les nerfs à vif d'Ophidie. Son corps endolori se détendit quelque peu et elle laissa cette douce musique se propager en elle, lui donnant le courage d'avancer. Elle pénétra dans sa chambre où les sages-femmes l'attendaient déjà. Elles lui sourirent, heureuses de participer à cet événement tant attendu, pendant que Fiona l'aidait à s'allonger sur son lit.

Les sages-femmes s'avancèrent vers elle.
- Artuna a abondamment béni son élue, maîtresse.
- C'est un grand jour pour la Déesse ma Dame !

Une contraction tétanisa Ophidie. La douleur atteignit des sommets, la laissant vidée, pantelante, comme rescapée d'une lame de fond dans laquelle elle aurait failli se noyer. Les sages-femmes s'affairèrent autour d'Ophidie et le visage rassurant de Fiona apparut devant elle.
- Je suis là Ophidie. Respire avec moi.

Ophidie lutta pour contrôler son souffle mais les spirales de la douleur l'engloutirent. Un moment s'écoula, une éternité, puis la souffrance s'atténua. Fiona épongea d'un linge humide la sueur sur son front et approcha de ses lèvres sèches un gobelet d'eau pure et glacée.
- Laissez moi vous examiner ma Dame.

Ophidie rouvrit les paupières. Ses yeux croisèrent le regard serein de sa guérisseuse, une femme d'un âge avancé, petite et trapue. La guérisseuse affichait l'expression confiante des gens qui connaissent leur métier et l'exercent à la perfection. Ophidie remonta docilement les genoux. La guérisseuse remonta la tunique légère et vaporeuse d'Ophidie jusqu'à la taille, puis elle massa son ventre de ses doigts doux, agiles et experts.

- Cela suit son cours ma Dame. Déclara-t-elle avec un sourire encourageant.
- Combien de temps encore ?
- Seule la déesse le sait, mais je pense que vous serez bientôt en mesure d'accueillir votre enfant.
Fiona balaya une boucle de cheveux trempée sur le front moite de son amie.
- Il n'arrivera jamais à temps ! Souffla soudain Ophidie d'une voix tremblante.
- Bien sûr que si. Dit Fiona fermement.
- Je n'aurais pas dû le renvoyer ... Mais qu'est-ce qui a pu me passer par la tête ?
- Voyons ... Tu lui as dit que s'il n'arrêtait pas de te demander toutes les trente secondes comment tu te sentais, tu lui arracherais les yeux !

Elle avait si bien imité les intonations d'Ophidie, que toutes les femmes présentes pouffèrent de rire. Ophidie elle même se surprit à en sourire.
- Qu'elle idiote ! Gémit-elle. Seule un idiote dirait cela à son époux alors qu'elle est sur le point d'accoucher.

Fiona s'assit près d'elle et lui prit la main.
- N'aie crainte mon amie. Dhulan sera ici en temps et en heure pour la naissance. Elphame le trouvera !

Oui, Ophidie le savait. Elphame, la grande chasseresse du château de Bell, traquerait sans relâche son époux jusqu'à le débusquer ... L'époux qu'elle avait envoyé la veille rejoindre ses amis à une partie de chasse qui risquait de s'éterniser, se rappela-t-elle angoissée. Son coeur et son corps en plein travail l'avertissaient que le bébé ne tarderait pas à apparaître, avec ou sans la présence de son père ... Des larmes brûlantes lui piquèrent les yeux.
- J'ai besoin de lui ...

Une nouvelle contraction fulgura. Ophidie étreignit la main de Fiona.
- Ooooh ! J'ai mal ! Cria-t-elle, paniquée, l'estomac soulevé par une nausée violente.

Aussitôt les sages femmes entonnèrent le chant de la naissance pour la réconforter. Leurs voix enveloppèrent Ophidie. Quelques-unes, sans briser la cadence, se mirent à l'encourager.
- Nous sommes avec vous ma Dame.
- Tout va bien se passer.
- Respirez avec Fiona.
- Détendez vous, chaque contraction rapproche votre enfant de ce monde.

Leurs voix apaisantes eurent le don de la consoler, de l'amarrer au rivage alors qu'elle se débattait dans la tempète. Elle s'y accrochait comme une naufragée, tout en se concentrant sur le souffle régulier de Fiona. Elle se sentit sombrer dans un gouffre de douleur mais réussit tout de même à sourire à ses compagnes. Celles-ci lui répondirent par des rires joyeux. Ophidie ferma les yeux, posa la main sur son ventre dur et intima à ses muscles l'ordre de se détendre.

- Ô Artuna ! Pourvu qu'il arrive à temps. Implora-t-elle.
* Patience ma bien-aimée. Ton époux ne ratera pas la naissance de son enfant *
Les mots retentirent dans sa tête comme une douce réprimande qui fit éclore un sourire sur ses lèvres.
- Merci Artuna. Fit-elle.
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Diane

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MessageSujet: Re: La naissance de Diane   La naissance de Diane Icon_minitimeSam 2 Aoû - 12:35

Rassurée par la promesse de la déesse, elle ressentit un regain d'énergie pendant que le chant des femmes du temple leur venait à nouveau aux oreilles.
- J'aime ces chants, murmura-t-elle. Leurs paroles et la nature tout entière sont emplies de la magie de cette naissance ...
Fiona la serra dans ses bras, les yeux brillants de larme.
- Oh Ophidie mon amie, tu peux en être certaine !

Artuna occupait toujours le coeur de ses fidèles. Artuna donnait vie au ciel du matin. Son visage se reflétait dans la pleine lune. Elle était la Déesse de la beauté, la mère des fruits et des moissons, et la protectrice de son peuple.

Rhianna, une agent Elder d'Artuna avait mis fin à l'invasion des hordes démoniaques qui arrivaient de Xyphoes. Plus d'un siècle s'était écoulé depuis cette guerre et les habitants de Bell n'avaient pas oublié les largesses d'Artuna. Et aussi longtemps qu'ils existeraient, ils continueraient à vénérer la Déesse et sa Bien-Aimée.

Ophidie était la Bien-Aimée d'Artuna. Cela voulait dire que si son premier-né était une fille, celle-ci serait à son tour choisie par la Déesse. La fille d'Ophidie serait l'arrière petite fille de Rhianna, la tueuse légendaire. La pensée que son enfant lui succéderait un jour au temple adoucit momentanément les douleurs d'Ophidie.


La contraction suivante la transperça comme un coup de couteau. C'était une douleur différente, réalisa-t-elle. Une sensation de brûlure l'accompagnait. Allongée, Ophidie se plia en deux, étouffant un cri.
- Il ... faut ... que ... je pousse, hoqueta-t-elle.
- Femmes ! S'écria Fiona. Elle a besoin de vous !
Ophidie n'entendit plus rien. Tout son être se tournait vers l'intérieur. L'envie impérieuse de pousser, rude et primitive, l'inonda, mais elle la réfreina au prix d'un effort surhumain.

Un bruit perça soudain les brumes de son esprit. Son âme bondit de joie au galop déchaîné qui martelait la rocaille du sentier menant à la terrasse. Ophidie cligna des yeux pour en chasser les gouttes de sueur : le grand chevalier jaillit dans la pièce et courut s'agenouiller auprès d'elle.
- Je suis là mon amour. Tout ira bien maintenant.

La voix profonde de son mari ruissela sur Ophidie comme une pluie bienfaisante. La douleur se retira doucement, jusqu'à s'évanouir presque complètement. Sans un mot, elle lui enlaça les épaules. Ophidie s'accrochait à lui mais elle n'avait nul besoin de s'inquiéter, Dhulan n'avait pas l'intention de la laisser.
- Je suis heureuse que tu sois venu, articula-t-elle entre deux halètements.
- Je t'appartiens, lui sourit-il en balayant tendrement une longue mèche de cheveux bouclés du visage de sa femme.
- J'ai eu peur que tu n'arrives pas à temps ... qu'Elphame ne te trouves pas.
- Elle m'a trouvé et m'a averti, grâce à Artuna.
Il l'embrassa doucement.

Ophidie remercia intérieurement la Déesse * Ô Artuna, merci de me l'avoir ramené. Merci de l'avoir désigné pour être mon époux * Elle sourit à travers ses larmes à Dhulan qui lui glissait un oreiller derrière sa nuque. Elle ouvrit la bouche pour lui répéter combien elle l'adorait, mais les signes avant-coureurs de la contraction suivante la réduisirent au silence. Ses gémissements alertèrent la guérisseuse.

- Maître , aidez moi à la déplacer. Dit-elle.
Les bras puissants de Dhulan la soulevèrent. Il se tenait derrière elle, les bras sous ses aisselles, de manière que le dos d'Ophidie repose sur sa poitrine musclée. Fiona, à sa droite, lui tenait la main. Ophidie baissa le regard vers la guérisseuse qui s'était agenouillée entre ses jambes, et dont les doigts massaient son ventre doucement.
- Vous pouvez poussez, maintenant.

La douleur lui coupa le souffle. Des points lumineux explosaient comme des bulles incandescentes sur le rideau des ses paupières closes. Elle voyait des éclairs rouges et or et entendit un son guttural, une espèce de grognement de bête, avant de s'apercevoir qu'il s'agissait de sa propre voix. Sa respiration se bloqua dans sa gorge, elle se mit à suffoquer. Un fredonnement mélodieux s'insinuait dans le brouillard de l'enfantement. Ophidie ne voyait plus les sages-femmes mais elle les sentait. Le chant venant du temple l'irradia et, de nouveau, elle put respirer librement.

- Poussez ma Dame, poussez ! J'aperçois la tête de l'enfant.
Ophidie obéit. Dhulan priait, égrenait des paroles anciennes, qui semblaient se tisser dans le cantique provenant du temple. Ophidie poussait de toutes ses forces maintenant. Sa chair se déchirait, son esprit cherchait frénétiquement à s'accrocher aux forces bénéfiques qui l'entouraient. Elle poussa et poussa, encore et encore, soutenue par la prière de Dhulan, les chants du temple, son amie Fiona et la force de sa volonté.

Quelque chose de chaud et visqueux glissa brusquement hors de son corps. Ophidie releva lé tête pour regarder son enfant mais ne vit qu'une forme poisseuse que la guérisseuse enfouit prestement dans les plis d'une couverture propre. Ses mains ridées tremblaient imperceptiblement lorsqu'elle trancha le cordon ombilical.

Silence.

Les genoux d'Ophidie tremblaient. Assistée de Dhulan et de Fiona, elle se rallongea sur la couche.


- Pourquoi ne pleure-t-elle pas ? Demanda-t-elle anxieusement.
Dhulan, les yeux étrécis, se tourna vivement vers la guérisseuse. Celle-ci s'était accroupie et enveloppait le petit être immobile dans des langes.

Soudain, un cri ténu. Un vagissement suave. La peur d'Ophidie retomba d'un seul coup mais son soulagement ne dura qu'un bref instant. Elle crut déceler une expression de stupeur sur la face de la guérisseuse. Alentour, les sages-femmes retenaient leur souffle en écarquillant les yeux.

- Dhulan ? Appela-t-elle dans un sanglot.

Le chevalier s'élança en direction du petit paquet de langes. La guérisseuse leva sur lui un regard inquiet. Dhulan tomba à genoux. Il saisit le paquet, déroula rapidement les bandelettes de lin, puis, à son tour, se figea. Son large dos dissimulait le bébé, mais Ophidie se hissa sur les coudes, oubliant son épuisement.

- Qu'y a-t-il ? Cria-t-elle.

Elle avait l'estomac noué d'une sensation qui n'avait aucun rapport avec les souffrances de l'accouchement. Un frisson parcourut l'épine dorsale de Dhulan, il se tourna lentement vers son épouse.

Ses yeux étincelaient de joie.
- Voici notre fille mon amour. Dit-il d'une voix rauque. C'est une petite déesse !

Se penchant, il déposa le petit paquet remuant dans les bras d'Ophidie. Le bébé gigotait mais ne pleurait plus. La Bien-Aimée d'Artuna posa pour la première fois les yeux sur son enfant.

Elle ne fut ni choquée ni surprise. En fait, elle n'avait jamais rien vu d'aussi beau. Sa fille était parfaite. Au travers des fluides sombres de l'enfantement, ses cheveux paraissaient très foncés, avec des reflets ambrés. Sa peau, de teint plutôt mat, semblait faite d'un exquis mélange d'or et de bronze. Une peau parfaite qui recouvrait tout son corps. Cependant, sur son épaule gauche, Ophidie remarqua une petite tache plus foncée ressemblant à un dragon, mais la petite fille ne lui laissa pas l'occasion de s'attarder plus !

Elle se mit à se tortiller en remuant ses membres nerveusement. Ensuite elle ouvrit sa bouche pour émettre un cri indigné.
- Chuuut trésor, susurra Ophidie.
Elle embrassa le petit visage à la peau si douce. L'amour pour sa fille jaillit comme une source, avec une force insoupçonnée.
- Je suis là, tout va bien ...
Au son de la voix de sa mère, les yeux couleur noisette du nourrisson s'écarquillèrent.

- Diane. Dit la voix profonde de Dhulan.
Il était assis près de sa femme et de leur enfant.
D'un bras robuste, il serrait Ophidie contre lui. De sa main libre il effleura tendrement sa fille.
- Diane répéta-t-il, à l'instar d'une incantation adressée à la Déesse Artuna.

Ce nom était vaguement familier à Ophidie, comme si elle l'avait déjà entendu dans un rêve. Elle regarda Dhulan d'un air interrogateur.
- C'est le nom de la plus grande chasseresse qui fut ! Mariage parfait de la beauté et de la nature sauvage.
- Oh ! Diane mon trésor ! Murmura Ophidie en guidant la bouche affamée du nourrisson vers son sein.

Un sourire rayonnant étira ses lèvres, elle releva la tête et déclara joyeusement aux sages-femmes :
- Allez dire à tout le château de se réjouir ! La Déesse vient de nous offrir un cadeau royal : Diane la Bien-Aimée d'Artuna !
- C'est vraiment une merveilleuse petite déesse, rajouta-t-elle à l'intention de Dhulan.

Un frémissement dans l'air, comme un éclair, suivit la déclaration d'Ophidie. La brise qui faisait flotter les draperies, changea de direction. Un souffle de vent tiède et parfumé souleva les rideaux de gaze dorée. Des centaines d'ailes transparentes hachèrent l'air, tandis qu'une nuée de papillons chatoyants se répandaient dans la pièce.

- Je te remercie Artuna ! S'écria Ophidie, éblouie par cette manifestation de joie de la Déesse. Le miracle de la vie, mumura-t-elle en se blotissant dans les bras de Dhulan.

Se disant, elle commença à explorer le corps de son bébé avec une ferveur proche de la dévotion. Elle n'osait en détacher les yeux, de peur de manquer le moindre souffle, le plus infime mouvement. Ses doigts couraient sur ce petit corps délicat, comme pour mieux s'en impreigner. Un frisson émerveillé parcourut Ophidie, et un rire enchanté roula dans sa gorge. Dhulan lui serra amoureusement l'épaule.

- Moi aussi, je suis fasciné.
- Oui, mais je ne ris pas pour ça, répondit-elle.
Il arqua un sourcil étonné, et Ophidie caressa doucement les minuscules petits pieds de Diane.
- La "nature sauvage" as-tu dit ... Je comprends maintenant pourquoi ses coups de pied dans mon ventre me faisaient aussi mal !

- FIN -
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